Produits Cibachrome, Technologies

La Décoloration par l’Argent

Le procédé de décoloration par l’argent (en anglais « Silver Dye Bleach – SDB ») est à la base des produits Cibachrome.

La couche supérieure de l’émulsion est sensible à la lumière bleue, elle contient un colorant jaune. La deuxième couche est sensible à la lumière verte, elle contient un colorant magenta. La dernière couche est sensible à la lumière rouge, elle contient un colorant cyan.

Pendant l’exposition, une image latente se forme dans chacune des trois couches : toutes les couleurs bleues ou qui contiennent du bleu sont enregistrées dans la couche sensible au bleu, toutes les couleurs vertes ou qui contiennent du vert sont enregistrées dans la couche sensible au vert et toutes les couleurs rouges ou qui contiennent du rouge sont enregistrées dans la couche sensible au rouge.

L’émulsion est développée en noir et blanc. Ceci aboutit à une image argentique négative dans chaque couche dont la densité est proportionnelle à l’exposition reçue. Lors du blanchiment, les colorants incorporés dans chaque couche sont détruits proportionnellement à la quantité d’argent contenue dans l’image développée. Dans le fixateur, tous les sels d’argent restants sont dissouts, puis éliminés au lavage.

Il reste une image constituée de colorants purs. C’est une image positive de la diapositive originale.

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Cibachrome II

En 1980, une nouvelle gamme Cibachrome II fut introduite en même temps que le nouveau procédé P-3 à trois bains, dont le cycle de traitement était de 18 minutes à 30°C.
La gamme comprenait trois types de produits :

  • Cibachrome II Print, support polyester pigmenté blanc (CPS II)
  • Cibachrome II Print, support papier RC (CRC II)
  • Cibachrome II Transparent, support polyester transparent (CTD II)

L’utilisation de l’auto-masquage signifiait que l’étape du dévelopement devenait plus critique, et que par conséquent ces produits étaient réservés à des laboratoires professionnels utilisant des machines de traitement comprenant un système automatique d’entretien des solutions.

Cette nouvelle gamme de produits auto-masqués apporta d’importantes améliorations à la reproduction des couleurs – en particulier des bleus, des violets, des jaunes, des bruns, ainsi que des verts. Le rendu des tons chairs était également meilleur qu’avec les tirages effectués sur des produits Cibachrome non masqués.

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Procédé Cibachrome P-10

Durant les années 1970, plusieurs modifications furent apportées aux surfaces sensibles et au procédé chimique de traitement. Un support polyester pigmenté blanc fut introduit pour le matériel photosensible opaque ainsi qu’un support polyester pour le matériel transparent. Ces deux supports d’impression étaient traités dans un procédé chimique amélioré à 4 bains en 36 minutes (Procédé P-10).

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Commercialisation du Cibachrome

En 1967, quelques laboratoires professionnels hautement spécialisés commencèrent à produire des agrandissements couleurs brillants et stables à la lumière sur des matériaux couchés sur un support tri-acétate blanc opaque.

Le traitement chimique P-7A durait environ 45 minutes, il était effectué dans des cuves ou des tambours rotatifs du type commercialisé par l’entreprise Holmuller en Allemagne. Le révélateur contenait de la phénidone et de l’hydroquinone, la séquence de traitement nécessitait des étapes séparées pour le blanchiment des colorants et de l’argent.

Le traitement pouvait être effectué en éclairage de sécurité ambré (Wratten 10 ou equivalent) ou dans l’obscurité totale jusqu’au premier lavage, puis en lumière du jour.

En effet, les premiers matériaux d’impression Cibachrome avaient une sensibilité très faible, une caractéristique de tous les produits SDB jusqu’à ce qu’une solution fût trouvée pour résoudre ce problème. Alors que la fabrication des matériaux d’impression Cibachrome avait lieu dans l’ancienne usine Tellko à Fribourg, le nombre de couches étendues sur les supports était limité à trois, mais lorsque la production fut transférée dans la nouvelle usine de Marly, l’étendage simultané de plusieurs couches fut rendu possible grâce à l’obtention par Ciba d’une licence d’utilisation du système d’étendage inventé par Russel chez Eastman Kodak. Les couches incorporant les colorants pouvaient ainsi être séparées de leur couches sensibilisées respectives, ce qui améliora à la fois la sensibilité et le contraste. A cette période, les produits Cibachrome Print comportaient neuf couches distinctes pour les colorants, les émulsions et les séparations.

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Marché-test Cibachrome en Suisse

Une tentative fut faite en 1964 pour lier le service de traitement avec l’utilisation du film inversible Tellko 35mm Telchrome (de type Agfacolor) et d’autres films inversibles pour des tirages 9 x 13cm sur un produit nommé «Cilchrome-Print» en référence à la collaboration entre Ciba et Ilford. Les machines spéciales pour l’impression et le traitement furent conçues et fabriquées par Gretag AG, qui était à l’époque une entreprise propriété de Ciba.

Ce test de marché ne se prolongea pas lors de la véritable commercialisation du produit. La décision fut prise de se concentrer sur les marchés professionnels et commerciaux et de mettre en place un nombre limité de laboratoires sous licence pour le traitement des produits Cibachrome Print dans la plupart des pays du monde entier.

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Premier tirage Cibachrome

La première image produite par le procédé Cibachrome est un tirage effectué en mars 1959 par le Dr Armin Meyer. Il utilisa des films négatifs pour les séparations couleur (16mm x 22mm) en trois expositions successives. L’étendage des trois couches contenant les colorants fut effectué sur un film en tri-acétate, et après un procédé de traitement de deux heures, la face dorsale de ce film fut peint en blanc avec une gélatine contenant du sulphate de baryum.