Produits Cibachrome, Technologies

La Décoloration par l’Argent

Le procédé de décoloration par l’argent (en anglais « Silver Dye Bleach – SDB ») est à la base des produits Cibachrome.

La couche supérieure de l’émulsion est sensible à la lumière bleue, elle contient un colorant jaune. La deuxième couche est sensible à la lumière verte, elle contient un colorant magenta. La dernière couche est sensible à la lumière rouge, elle contient un colorant cyan.

Pendant l’exposition, une image latente se forme dans chacune des trois couches : toutes les couleurs bleues ou qui contiennent du bleu sont enregistrées dans la couche sensible au bleu, toutes les couleurs vertes ou qui contiennent du vert sont enregistrées dans la couche sensible au vert et toutes les couleurs rouges ou qui contiennent du rouge sont enregistrées dans la couche sensible au rouge.

L’émulsion est développée en noir et blanc. Ceci aboutit à une image argentique négative dans chaque couche dont la densité est proportionnelle à l’exposition reçue. Lors du blanchiment, les colorants incorporés dans chaque couche sont détruits proportionnellement à la quantité d’argent contenue dans l’image développée. Dans le fixateur, tous les sels d’argent restants sont dissouts, puis éliminés au lavage.

Il reste une image constituée de colorants purs. C’est une image positive de la diapositive originale.

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Les Autochromes Lumière

La première démonstration publique de ce procédé a lieu en juin 1907.

Le procédé utilise des grains de fécule de pomme de terre de 10 – 15 millièmes de millimètre qui sont teintés en orange, vert et violet, puis mélangés pour que l’ensemble n’ait pas de couleur dominante.

Les grains sont répartis uniformément sur une plaque de verre recouverte d’un enduit poisseux, les espaces entre les grains sont remplis par de la poussière de charbon. L’ensemble est pressé sur la plaque de verre avec une pression de plusieurs tonnes au centimètre carré.

Ensuite, on procède à l’étendage d’un vernis sur cette mosaïque trichrome, puis d’une surface sensible panchromatique au bromure d’argent. Les plaques comportent près d’un million de points colorés au centimètre carré.

Les plaques sont disponibles en plusieurs formats, en particulier 4.5 x 6cm, 6 x 9cm, 9 x 12cm, 13 x 18cm. Les formats stéréoscopiques 4.5 x 10.7 et 6 x 13cm sont également commercialisés.

L’exposition s’effectue à travers un filtre jaune spécial, avec le côté «plaque de verre» tourné vers l’objectif.

Si, par exemple, un rayon vert provenant d’un objet atteint la mosaïque trichrome, il ne traverse que les grains verts et est absorbé par les autres; il n’impressionne la surface sensible que derrière les grains verts. Par développement, ces points sont noirs et «obturent» les grains verts. Dans un deuxième temps, on dissout l’argent réduit (noir) de ces points et on fait un second développement en pleine lumière. On obtient alors une surface transparente derrière les grains verts, et noire derrière les autres grains. Par transparence, on obtient une image (verte) des parties vertes de l’objet photographié. Le même raisonnement est valable pour l’orange et le violet. La sélection trichrome se fait ici par soustraction: les grains verts obturent la primaire rouge, tandis que les grains orange et violets la «sélectionnent».

Après le traitement chimique, on obtient un positif unique.

Le montage est obligatoire pour la conservation des plaques et comprend une plaque de verre posée contre la surface sensible et fixée à l’aide d’une bande adhésive noire.

Les établissements Lumière mirent en vente des autochromes sur support souple (nitrate de cellulose): Lumicolor en 1932, Filmcolor en 1938.

En 1946, le film Alticolor est doté d’un réseau à base de levure de bière, plus fine que la fécule. Il n’aura que quelques années d’existence.

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Le Gasparcolor

Durant une courte période entre 1949 et 1952, le chimiste hongrois Bela Gaspar opéra un service d’impression direct à partir d’un laboratoire situé à Hollywood, en utilisant des produits à technologie de blanchiment des colorants par l’argent fabriqués selon ses spécifications par DuPont et nommés Gasparcolor Opaque. Une version précédente de ces produits avait été produite par Ansco durant la deuxième guerre mondiale pour l’US Airforce à Wright Field, Dayton, Ohio.

Gaspar entra également en contact avec le fabricant français Bauchet, qui produisit des produits SDB durant une courte période au début des années 1950. Une tentative fut faite pour vendre ce procédé à des utilisateurs utilisant leur propre chambre noire, mais les clients rencontrèrent plusieurs difficultés, en particulier le temps d’exposition très long requis par le matériel sensible. Ce concept eu peu de succès.

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Les tirages couleurs Ilford

Il n’existait pas de service d’impression important en Grande Bretagne avant que l’entreprise Ilford installe son laboratoire d’impression à partir de diapositives en 1952 dans la localité de Richmond près de Londres. Contrairement à Kodak et Ansco, Ilford décida d’utiliser la technologie de blanchiment des colorants par l’argent, et bien que des discussions préliminaires aient eu lieu avec Bela Gaspar, l’entreprise décida finalement de développer seule cette technologie grâce à l’obtention d’un certain nombre de patentes entre 1945 et 1960.

Le service d’impression introduit par Ilford Limited en 1952 permettait aux photographes d’obtenir des tirages couleurs à partir des diapositives Ilford Colour «D» ou Kodachrome. La procédé de traitement SDB direct concernait des supports d’impression inversibles couchés sur un film pigmenté blanc.

En 1963, l’entreprise CIBA acquit une participation dans l’entreprise Ilford Limited et révéla qu’elle travaillait également sur les procédé SDB. L’étendue des progrès qu’elle avait accomplis pour améliorer ce procédé fut démontré avec les images Cibachrome présentées lors de la Photokina cette même année.